La faune visible sur le GR20
Tel un don du ciel, la Corse abrite une faune diversifiée par des espèces acclimatées au bassin Méditerranéen. Cette faune se plait grâce aux faibles précipitations annuelles, aux rivières et torrents de montagne qui offrent un cadre préservé par rapport aux autres îles de la Méditerranée.
Sur les sentiers du GR20 vous aurait certainement la chance d’en croiser plus d’un. Ils s’inviteront régulièrement sur votre parcours pour illuminer encore plus intensément les somptueux paysages de l’île de beauté.
Pour une pas en perdre une miette, voici une liste des espèces que vous pourriez rencontrer au coeur de la flore locale :
Les mammifères qui rôdent sur le GR20 :
→ Le cerf élaphe de Corse
Après avoir occupé toute l’île au 18ème siècle, le Cerf élaphe a disparu des sentiers Corse depuis 1968. En 1990, cette espèce a fait l’objet d’une réintroduction progressive par le Parc Naturel Régional (PNRC).
Une population de cerfs élaphe a été sélectionnée à partir d’individus identiques prélevés en Sardaigne. Des enclos de reproductions ont été aménagés à Quenza et à Chisa pour les acclimater puis les relâcher petit à petit dans un environnement naturel. Les caractéristiques majeures du Cerf insulaire : Il a un pelage plus sombre, une ramure simplifiée avec moins d’andouillers et une corpulence plus petite que son homologue du continent.
→ Le cochon Corse
Les randonneurs du GR20 croisent régulièrement des groupes de cochons qui serpentent sur les chemins. Ils sont présents aux niveaux des faîtes de Corse-du-Sud. Entre le col de Vergio et le col de Bavella (direction Ouest : Solenzara).
On pense souvent que les cochons Corses sont sauvages. En réalité, ils sont en semi-liberté. Il n’existe pas de cochons livrés à eux même dans les montagnes Corse. Depuis des siècles, c’est une tradition, les éleveurs laissent ces mammifères gambader dans les forêts. Une fois étiquetés, ils partent à l’assaut des forêts pour se nourrir de glands, fruits, racines et lézards. Cette alimentation saine et naturelle donne le goût typique des charcuteries Corses réputées dans le monde entier.
→ Le mouflon Corse
Le mouflon est un animal caractéristique de la Corse. C’est le plus petit des ovidés. Ils vivent en groupe mais en autarcie. Les mouflons apprécient le calme et se profilent uniquement au crépuscule pour chercher à s’alimenter. Ils sont visibles dans les massifs du Monte Cinto (Nord GR20) et de Bavella (GR20 Sud).
Les mâles sont ornés de cornes recourbées, très massives. Les femelles n’en ont pas, ou de toutes petites, finement recourbées. En hiver cette faune endémique à un pelage moucheté et plus long vient recouvrir leurs flancs. Il faut savoir que les derniers mouflons sont visibles uniquement en Corse et en Sardaigne. Ils sont issus de reproductions naturelles acclimatées aux températures du bassin Méditerranéen.
→ Le renard roux
Le renard roux est aussi nommé Goupil. C’est une espèce de canidés de taille moyenne. En général, il pèse 7 kilogrammes. C’est une espèce de la faune sauvage particulièrement bien répartie sur l’île. Le renard roux peut vivre aussi bien dans les forêts denses et isolées de Corse-du-Sud, tout comme dans les gorges des montagnes.
Il est fort possible de croiser des renards aux détours des sentiers du GR20. Généralement, ils sont visibles au crépuscule et pendant la nuit. D’ailleurs, les goupils apprécient quémander ou carrément fouiner de la nourriture dans les sacs à dos des randonneurs.
→ Le sanglier sauvage
Peu farouches, les sangliers Corses vivent en troupes. Ce sont des rencontres assez communes en montagne et sur les chemins du GR20. Ils vivent souvent dans des endroits découverts ou en bordures de bosquets. Cette espèce de mammifères est omnivore.
Les sangliers sauvages sont forestiers et font partie de la famille des Suidés. Ils se nourrissent donc principalement de faînes, fruits et glands chinés près des bois d’aulnes.Ils s’accouplent en hiver pour mettre bât de 6 à 12 marcassins à chaque saison. La surpopulation du sanglier sauvage fait de lui l’objet de nombreuses battues des villageois. C’est d’ailleurs ce qui en a fait le roi des gibiers traditionnels servi sur les tables Corses.
Les oiseaux qui règnent sur le GR20 :
→ L’aigle royal
L’aigle royal (Aquila), fait partie des rapaces ayant la plus belle envergure de l’île (190 – 227 cm). La Corse compte environ une trentaines de couples d’aigles observés par le Parc Naturel Régional (PNRC).
L’aigle royal se loge sur une vire ou dans les grottes les plus hautes en altitude (entre 900 à 2500 mètres). La plupart sont répartis le long de la chaîne montagneuse centrale (de la Haute-Balagne à l’Ospédale). Toutefois, il n’est pas rare d’en voir dans les massifs isolés du Cap Corse et dans le massif de Cagna, au Sud. L’aigle royal n’attaque pas sans raison. Il se nourrit principalement de mammifères de taille moyenne, de couleuvres et de petits oiseaux.
→ Le chocard à bec jaune
Souvent confondu à tort avec des “choucas” ou des corbeaux, le chocard à bec jaune est une espèce de passereaux.
Les chocards sont facilement reconnaissables grâce à leur bec jaune, un plumage noir brillant, des pattes rouges et des cris sont très distinctifs. Sa taille varie entre 35 et 40 centimètres. Ce volatile est très structuré : Il affiche une fidélité sans faille puisqu’il se couple pour la vie. Fervent habitant de crevasses ou de petites grottes situées dans des falaises, le chocard est un habitué des monts. D’ailleurs il n’est pas rare de le voir tourner à la pointe des éboulis et au sommet du Monte Cinto. Lors de votre ascension, observez son envergure lorsqu’il torpille au gré des vents montagneux.
→ Le Gypaète barbu
Plus connu sous le nom Corse d’Altore, le Gypaète barbu vit majoritairement dans les régions rocheuses. Il apprécie faire son nid dans les gorges et petites trappes abritées en altitude.
Bien que sa répartition soit mondiale, il est en voie de disparition.
Si vous avez la chance d’en rencontrer, vous pouvez distinguer le Gypaète barbu par ses longues ailes. Sa tête est proéminente et il possède une queue affutée et cunéiforme.Ce grand rapace est un charognard de la première heure sans être un prédateur. Le Gypaète barbu est tributaire de la présence d’ovins en transhumance dont la raréfaction oblige le Parc Naturel Régional (PNRC) à lui fournir de l’alimentation de charniers. En Corse, 6 couples d’Altores sont suivis et étudiés par le parc.
→ La Sittelle Corse
La sittelle Corse est une espèce emblématique de la faune Corse. Il fut découvert sur l’île en 1883 par un Anglais, John Whitehead.
Ce petit oiseau d’une douzaine de centimètres est très sédentaire. Il occupe principalement les forêts centrales et sudistes de pins laricio. La sittelle Corse se niche à une dizaine de mètres du sol, dans le tronc des arbres morts. La femelle y couve ses œufs pour y élever 3 à 5 poussins. Vous reconnaîtrez la sittelle à son bec droit et fin et à son sifflement modulé. Le mâle se distingue d’une calotte noire. Ce petit oiseau aux allures de passereaux à la caractéristique de se déplacer à la verticale toujours tête en bas.
Les batraciens et reptiles qui parcourent le GR20 :
→ Le discoglosse Corse
Le discoglosse Corse est une espèce de batraciens commune en Corse-du-Sud. Il est de très petite taille. Pour vous situer, les discoglosses ne doivent pas dépasser la taille d’une phalange humaine. Ils fréquentent des altitudes assez faibles (entre 40 et 700 mètres maximum).Le discoglosse Corse possède des teintes brunâtre se confondant toujours avec le décor dans lequel il se trouve.
En regardant de très près, ces batraciens typiques de la faune Corse se trouvent nombreux aux abords des sources d’eau naturelles, des torrents et des trous d’eau peu profonds. Lors de votre descente du refuge de Petra Piana en direction du Sud, vous pourrez admirer des centaines de discoglosses sur ce chemin bucolique. Là-bas, d’avril à fin mai, les femelles viennent y pondre leurs œufs en vue de la reproduction annuelle.
→ Le lézard de Bédriaga
Ce lézard est une espèce endémique à la Corse et à la Sardaigne. Il est plus ventru et large que tous ces cousins reptiliens faisant partie de la faune du territoire. On entend souvent les estivants les comparer à de mini crocodiles tant ils sont imposants.
Le museau du lézard de Bedriaga est pointu. Sa queue mesure deux fois son corps d’un brun / vert écaillé. La femelle Bédriaga arbore des coloris plus clairs que la mâle.
On peut observer ces lézards par dizaines sur les parois des falaises, en crêtes et sur les pointes des éboulis. Il se plaît aux altitudes les plus hautes de Corse (2 700 mètres d’altitude). Ce que le lézard de Bédriaga aime plus que tout ? Se poser sur les plus hautes roches et dorer en plein soleil.
→ La salamandre tachetée
La salamandre tachetée de Corse est d’un noir profond et luisant. Ces tâches caractéristiques sont rougâtres ou jaunes. Ce petit reptile se reconnaît au premier coup d’œil ! Sa couleur est emblématique, sa tête est bien aplatie et il possède de gros yeux vitreux. Si vous avez la chance de croiser des salamandres tachetées, c’est qu’il fera particulièrement humide sur le GR20.
La salamandre tachetée apparaît dans la faune souvent après de fortes pluies, dans des recoins boisés. Elle traverse les cours d’eau et les sources pour s’y abreuver et adore se nicher dans les troncs mous des zones boisées. La salamandre y trouve ses mets favoris : Des insectes et des lombrics. Une fois bien repue, il lui arrive d’hiberner dans les mois les plus glaciaux de l’hiver Corse.